Moteurs Baudouin

"Cette situation m'inquiète mais je veux rester le plus optimiste possible, je pense que ce n'est qu'un accroc…" Cela faisait "une quinzaine de jours" déjà que Danielle Milon, maire de Cassis, avait eu "des échos de la situation de l'entreprise". Et si elle a décidé aujourd'hui de positiver, elle compte bien rester "vigilante", car il y va de la santé financière de sa commune : "L'ancienne municipalité s'est endettée pour 5,6M€ -pour le rachat du site à Diebold, Ndlr-, il faut donc qu'il y ait des loyers qui rentrent régulièrement, et Moteurs Baudouin représente une grosse part de ces loyers", note l'élue.
Pour l'heure, l'entreprise qui a déposé son bilan auprès du tribunal de commerce de Marseille poursuit son activité, dans l'attente de "trouver une solution", comme l'explique le député UMP Bernard Deflesselles, qui avait suivi de près la réindustrialisation du site cassidain du Bégadan, et qui doit rencontrer lundi matin le président du directoire de Moteurs Baudouin Philippe Destambert.

"Cela nous donne du temps, dit-il, et pour la suite il y a des facteurs très positifs : un, l'entreprise est viable, deux, elle a un chiffre d'affaires qui est assez important, et surtout un carnet de commandes qui est très important. Ces facteurs positifs, nous allons les vendre à d'éventuels investisseurs et aux banques."

Il serait d'ailleurs déjà question, lâche-t-on en mairie de Cassis, de "deux repreneurs possibles"… Il est vrai qu'au mois de juin dernier, alors qu'on inaugurait en grandes pompes les nouveaux locaux de l'entreprise sur les hauteurs de Cassis, les indicateurs semblaient au beau fixe: Avec ses 120 salariés, Moteurs Baudouin prévoyait de "doubler en 2008 sa production de moteurs", un objectif qui devait même être atteint, confiait Philippe Destambert à La Provence (édition du 21/06), "en octobre"…

Des indicateurs qui, selon Zilé Soihili, de la Chambre de commerce et d'industrie, restent d'actualité : "Cette société est victime de la crise bancaire comme risquent de l'être d'autres entreprises, mais nous sommes à ses côtés pour l'aider à traverser cette période difficile. Et je suis plutôt serein, parce que ses fondamentaux sont bons."

Pour l'heure, les salariés n'ont pas encore exprimé leur inquiétude, et les parties en présence se veulent rassurantes: "Il ne faut pas transformer cette situation en situation catastrophique, insiste Danielle Milon. M.Destambert m'a assuré qu'il n'y avait aucune inquiétude à avoir concernant les emplois."